Inquiétudes dans le secteur de l’accueil de la petite enfance

Communiqué de presse du 19/06/2017 : Inquiétudes dans le secteur de l’accueil de la petite enfance.

Le statut de salarié pour les accueillantes d’enfants conventionnées va-t-il être encore reporté ?

Depuis plusieurs années, une plate-forme s’est constituée pour exiger un statut de travailleur salarié pour les accueillantes conventionnées. Elle rassemble les représentants des services et des accueillantes, les mouvements familiaux et féminins, les organisations syndicales et une fédération patronale.

Pour rappel, les accueillantes travaillent sous un statut social hybride depuis 2003 (droits partiels de sécurité sociale) et bénéficient d’un défraiement pour l’accueil, à leur domicile, d’enfants de 0 à 3 ans. Convaincus de la nécessité de reconnaître le travail des accueillantes en tant que salariées, les membres de la Plate-forme se sont rassemblés autour d’un objectif commun : un statut de professionnel de l’accueil de l’enfance avec un barème et une qualification équivalents à celui de la puéricultrice.

Malgré les engagements politiques et les annonces qui se sont succédés au cours des législatures, le statut de salariée pour ces plus de 2.600 accueillantes n’a toujours pas abouti. Si nous ne doutons pas de la volonté de la Ministre de l’Enfance, Alda GREOLI, de voir avancer ce dossier, force est de constater que nous ne voyons pas de concrétisation possible, dans de bonnes conditions d’information, dans les délais annoncés … et sans cesse reportés.

Pendant ce temps, les services d’accueillantes ne peuvent que constater la perte de places dans ce secteur et une offre d’accueil (déjà largement insuffisante) pour les tout-petits qui diminue… Tout cela au détriment des parents qui se démènent avec difficulté pour trouver une place d’accueil pour leur bébé !

Nous tenons à manifester aujourd’hui notre inquiétude face à cette situation. Nous réaffirmons l’importance de voir aboutir un statut de qualité dans le respect des délais annoncés, sous peine de perte de légitimité pour les acteurs politiques et de découragement comme de colère du secteur. Nous demandons à être associés aux débats et aux décisions en tant que partenaires connaissant de manière approfondie les réalités de terrain.

Les signataires du communiqué de presse pour la Plate-forme

Eric DUBOIS – CGSLB

Olivier NYSSEN – CGSP

Yves HELLENDORFF – CNE

Aurélie GAZIAUX et Françoise PICHOT – COSEGE

Marie TILLIERE et Guy CRIJNS  – CSC Services publics

Fabiola FRIPPIAT et Natacha VERSTRAETEN – FILE

Carmen CASTELLANO et Françoise CLAUDE – FPS

Anne TEHEUX et Christine VANDEVOORDE– FSMI

Delphine CHABBERT – Ligue des Familles

Christian MASAI – SETCa

Nicole DELBROUCK – SLFP- ALR

Hafida BACHIR – Vie Féminine

 

La presse en a parlé

Les accueillantes d’enfants conventionnées souhaitent que leur soit octroyé un statut de travailleur salarié. Malgré plusieurs engagements politiques au cours de la législature, elles craignent que l’idée soit à nouveau reportée.

Les accueillantes d’enfants conventionnées sont des personnes physiques autorisées par l’ONE (Office national de l’enfance) à accueillir des enfants âgés de 0 à 6 ans. Elles sont rémunérées à la prestation, ce qui rend leur revenu fortement variable et leur situation précaire.

«Il est indispensable d’amener une stabilité de revenu dans le secteur, au risque de voir les accueillantes se détourner de la profession, explique Natacha Verstraeten, présidente de la Fédération des initiatives locales pour l’enfance (File) et coordinatrice de la plate-forme. Les accueillantes conventionnées sont indispensables

» car elles offrent une alternative au secteur privé, inaccessible pour de nombreux parents.

Un groupe d’organisations s’est donc constitué il y a quatre ans afin de réclamer un statut de salarié pour les accueillantes conventionnées, qui sont rémunérées par l’ONE (via un CPAS, une commune ou une ASBL).

«Depuis 2013, on ne lâche pas», dit Natacha Verstraeten. Il y a bien eu des engagements politiques, mais qui n’ont à ce jour pas été appliqués. «On n’arrête pas de reporter le projet. Maintenant, ça suffit.»

… Les syndicats des enseignants ont exprimé mardi en front commun leurs « plus vives inquiétudes » au lendemain de la chute de la majorité PS-cdH, redoutant la « mise au frigo » d’une série de dossiers dont la concrétisation est attendue d’ici la prochaine rentrée scolaire de septembre.

La situation politique inquiète les accueillantes d’enfants

Les accueillantes d’enfants conventionnées ont fait part mardi de leur inquiétude quant à la situation politique en Fédération Wallonie-Bruxelles, où le cdH a annoncé lundi sa volonté de ne plus gouverner avec le PS. Une rencontre prévue avec la ministre de l’Enfance Alda Greoli (cdH) a bien eu lieu dans l’après-midi. Elle n’a pas permis d’atténuer les craintes du secteur.

« La ministre a tenu à nous rassurer et a réaffirmé sa volonté d’aboutir. Mais elle nous a également dit qu’elle ne devait préjuger de rien », relève Natacha Verstraeten, présidente de la Fédération des initiatives locales pour l’enfance (File) et coordinatrice de la plate-forme regroupant syndicats, associations professionnelles et monde associatif.

Les accueillantes d’enfants conventionnées sont des personnes physiques autorisées par l’ONE (Office national de l’enfance) à accueillir des enfants âgés de zéro à six ans. Elles sont rémunérées à la prestation, ce qui rend leur revenu fortement variable et leur situation précaire.

Un groupe d’organisations s’est donc constitué il y a quatre ans afin de réclamer un statut de salarié pour les accueillantes conventionnées, qui sont rémunérées par l’ONE (via un CPAS, une commune ou une ASBL). Des discussions sont en cours avec la ministre Greoli, qui a déjà annoncé qu’un statut des accueillantes conventionnées était en préparation.

La crise politique francophone pourrait mettre à mal la concertation, estime la plate-forme. « Le statut des accueillantes conventionnées n’est pas une priorité pour le MR (pressenti pour monter dans la majorité, ndlr) », estime Mme Verstraeten. Ce parti « est davantage sensible à la situation des accueillantes autonomes qui travaillent comme indépendantes, alors que le système de l’accueil conventionné permet une meilleure accessibilité. »

Une nouvelle rencontre est programmée le 11 juillet « … si la ministre est toujours en poste », conclut Mme Verstraeten.

L’accueil conventionné englobe 2.600 personnes en Fédération Wallonie-Bruxelles, dont une large majorité de femmes qui vivent dans des conditions difficiles…