A quel âge entrer en milieu d’accueil ?

L’ACCUEIL DES ENFANTS DE MOINS D’UN AN EN MILIEU D’ACCUEIL. ESTCE ADÉQUAT POUR LE BIEN-ÊTRE DE L’ENFANT ? QUELS ENJEUX POUR LA SOCIÉTÉ ?

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L’ATTACHEMENT CHEZ LE TOUT PETIT ET L’IMPORTANCE DU LIEN SÉCURE

L’attachement est un lien émotif établi entre l’enfant et sa figure d’attachement qui conditionne sa sécurité, la régulation de ses émotions et son désir d’exploration. L’entrée en milieu d’accueil est une séparation entre l’enfant et son donneur de soin principal et donc une source de stress importante. En effet, il existe toujours chez l’enfant un risque de vécu d’abandon de sa figure d’attachement, voire de rejet, d’autant que le(s) parent(s) n’est (ne sont) pas d’accord avec le type d’accueil ou le lieu d’accueil. L’enfant devra alors développer des stratégies d’adaptation plus ou moins coûteuses pouvant amener un réel risque d’attachement insécure.

De plus, le milieu d’accueil est un lieu inconnu, donc stressant, accentuant chez l’enfant son besoin d’attachement. La seule solution est une familiarisation de qualité. En effet, plus le lieu est inconnu, plus le bébé a besoin de sa figure d’attachement et plus l’environnement est connu, moins il aura besoin de celle-ci et pourra faire confiance à une figure d’attachement secondaire.

EST-CE INÉLUCTABLE ? FAUT-IL BANNIR LES MILIEUX D’ACCUEIL ?

Depuis 1960, de nombreuses études se sont penchées sur ce thème. Toutes démontrent clairement qu’il y a une relation significative entre milieu d’accueil de la petite enfance et difficultés d’attachement. Cependant, elles montrent que cela est évitable si on respecte certains critères.

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Contrairement à ce qui est souvent véhiculé, la mise en crèche ne renforce pas la sociabilité. C’est la qualité de l’attachement qui favorise la sociabilité, la curiosité et l’exploration. Cette sécurité s’acquiert avec la figure d’attachement primaire, stable, fiable et répondant aux besoins de l’enfant tant physiques, psychologiques qu’émotionnels.

Retarder l’entrée en milieu d’accueil jusque 6 mois, est-ce possible en Belgique ? 

En Belgique, même si nous avons une sécurité sociale qui permette des congés de maternité et de naissance, ainsi que la prise de congé parentaux, les modalités de prise de ces congés et leur rémunération ne permettent pas toujours aux parents d’effectuer un réel choix d’une date d’entrée en milieu d’accueil.

Selon la FILE, l’utilisation d’un milieu d’accueil non-parental, collectif ou non, devrait être un choix pour tout parent et non une obligation liée à un travail.

PISTES

Au niveau sociétal : l’enfance comme priorité du Gouvernement

L’intérêt supérieur de l’enfant et ses droits (Convention internationale des Droits de l’enfants) doivent guider toutes les politiques en Belgique. Il s’agit d’une part d’augmenter les durées du congé de maternité et de naissance, de réfléchir à une répartition équilibrée des différents congés liés à la conciliation des temps de vie entre les parents (afin de limiter les effets genrés des politiques) et d’améliorer la rémunération de ces congés. L’investissement dans les politiques d’accueil de l’enfance, l’amélioration de la qualité de l’accueil et son  accessibilité, l’augmentation du nombre de ces places d’accueil de qualité, le développement et l’amélioration des politiques familiales et l’amélioration de la conciliation des temps de vie doivent être des priorités absolues du Gouvernement. L’ONE, les milieux d’accueil et les professionnel.le.s doivent obtenir les moyens humains et financiers de ces ambitions.


Au sein des milieux d’accueil

  • Favoriser l’attribution d’un adulte référent par enfant qui est présent pour les moments difficiles : arrivée, départ ou les moments de sieste. Le référent doit dès lors être le plus possible présent pour l’enfant en étant stable, permanent et non interchangeable.
  • Favoriser la constitution de petits groupes en limitant le nombre d’adultes s’occupant d’un même enfant. Le ratio idéal entre le nombre d’enfants et le nombre de puéricultrices dépend de l’âge des enfants mais pour les plus petits, l’idéal serait de 1 puéricultrice pour 4 enfants. Il faudrait donc revoir les normes d’encadrement subventionnables.
  • Améliorer l’individualisation des soins et les échanges, principalement émotionnels, avec l’enfant
  • Améliorer la formation des professionnel.le.s de la petite enfance.
  • Favoriser le retour réflexif sur les pratiques, les réunions d’équipe et un travail formatif sur base de rétroactions (par exemple, via des vidéos du quotidien du milieu d’accueil).
  • Par ailleurs, rendre le lieu inconnu connu avec la figure d’attachement primaire est essentiel (importance de la familiarisation).
  • La confiance des parents dans le milieu d’accueil est fondamentale, car elle est un facteur qui favorise la sécurité de l’enfant. Pour créer cette confiance, il est important de favoriser les temps de parole que les parents ont avec le milieu d’accueil et d’améliorer la collaboration entre la famille et le milieu d’accueil.
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